カトリーヌ・マラブー: 「1789 年、私有財産制度は、廃止したと主張していたもの、つまり地役制を復活させました。」哲学雑誌
Catherine Malabou : “En 1789, le régime de propriété privée a réinstitué ce qu’il prétendait mettre à bas : la servitude” | Philosophie magazine
Catherine Malabou : "En 1789, le régime de propriété privée a réinstitué ce qu'il prétendait mettre à bas : la servitude"
La Révolution française n'a pas eu lieu. C'est ce qu'affirme Catherine Malabou dans son nouvel ouvrage, Il n'y a pas eu de Révolution. Réflexions sur la propriété privée, le pouvoir et la condition servile en France (Rivages, 2024). Relisant Proudhon, elle soutient que l'exclusion persistante de la capacité à transmettre a reconduit le privilège de l'héritage. Entretien.
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Pourquoi, selon Pierre-Joseph Proudhon, auteur de Qu'est-ce que la propriété ?, n'y a-t-il pas eu de Révolution française ?
Catherine Malabou : Il faut comprendre d'où parle Proudhon. Qu'est-ce que la propriété ?, publié en 1840, est une réponse à un sujet soumis à la discussion par l'Académie de Besançon : « Des conséquences économiques et morales qu'a eues jusqu'à présent en France, et que semble devoir y produire dans l'avenir, la loi sur le partage égal des biens entre les enfants. » C'est donc la question du droit d'aînesse, aboli à la Révolution comme l'ensemble des droits féodaux, qui est la porte d'entrée. Après la Révolution, qui instaure la propriété privée, les Français sont-ils tous devenus des héritiers à part entière ? Le droit d'aînesse a-t-il été supprimé ? Si tous sont désormais autorisés à devenir propriétaires, peuvent-ils tous transmettre et léguer ? Formellement oui, du fait de l'égalité des droits. Pourtant, montre Proudhon, dans les faits, très peu de personnes héritent effectivement. Peu sont dans la capacité de transmettre leurs biens, faute d'en avoir ! C'est tout particulièrement vrai du prolétaire, qui ne peut acheter les produits qu'il fabrique et ne peut rien acquérir au-delà des strictes limites de ses conditions d'existence. La transmission, le legs, qui permettent à un individu de s'inscrire dans une lignée, une filiation, un statut social véritable, lui sont inaccessibles. Le régime de propriété privée a réinstitué ce qu'il prétendait mettre à bas. Il n'a pas mis fin à la servitude, dont la marque féodale, en droit médiéval, est précisément l'incapacité civile, à savoir l'impossibilité de transmettre et d'hériter.
Transmission et servitude sont donc des questions parallèles ?
Oui. Sous l'Ancien Régime, l'interdiction de « tester » (faire un testament), est synonyme de servitude. Les serfs (soumis au droit de mainmorte, soit l'incapacité de transmettre un bien à son décès), les bâtards (soumis au droit de bâtardise) et les étrangers, les aubains (soumis au droit d'aubaine) partagent une même condition. C'est le seigneur ou le roi qui héritent de leurs biens. Proudhon associe ces trois catégories (dites de « condition servile ») et les identifie aux prolétaires. Pour ce faire, il fait un usage extensif de l'expression « droit d'aubaine » et la généralise pour parler de l'ensemble des exclus de la transmission : « La propriété est le droit d'aubaine : cet axiome sera pour nous comme le nom de la bête de l'Apocalypse, nom dans lequel est renfermé tout le mystère de cette bête. » Marx a très bien analysé le sens économique de cette phrase, l'appropriation de la plus-value par le capitaliste, mais n'a pas analysé le sens politique du droit d'aubaine médiéval.
Marx raille également Proudhon, et la fameuse phrase "la propriété, c'est le vol". À mauvais escient ?
Il ne voit pas que le vol est d'abord un vol de mémoire. Comme si le capitalisme procédait par effacement brutal de ce dont il est en réalité le continuateur : la servilité. C'est en partie pour sauver Proudhon de l'ironie de Marx que j'ai écrit ce livre. Évidemment, sur le plan de l'analyse économique, Proudhon ne peut pas rivaliser avec Marx. Mais il a beaucoup mieux saisi le sens politique et symbolique du problème. Le vol dont la propriété est pour lui le nom n'est pas simplement une question d'extorsion matérielle : c'est une spoliation mémorielle. L'amnésie qui frappe l'histoire de la servitude et sa persistance dans la France post-révolutionnaire.
Que voulez-vous dire ?
L'exclusion de l'héritage est une privation de généalogie. Les historiens comme Peter Sahlins l'ont très bien montré : le fait d'être considéré comme citoyen est indissociable du fait d'être inscrit dans une généalogie. La capacité d'hériter, liée à la propriété privée, a remplacé le lignage nobiliaire. Le problème est que beaucoup d'individus demeurent, du fait de leur pauvreté, privés de filiation. Leurs enfants ne constituent pas une descendance car ils ne sont propriétaires de rien. En un sens, la propriété privée reproduit les modalités aristocratiques du legs et de la tradition. Il y a un lien par conséquent très étroit entre la capacité symbolique d'hériter, donc l'appartenance à un tissu social, l'inscription dans une lignée, dans le temps long, et la capacité matérielle de transmettre. La servitude n'est pas « simplement » une contrainte systématique exercée sur une liberté du vivant de celui qui en est le dépositaire et souhaiterait en jouir sans entrave : elle est liée à la possibilité de recevoir du passé un legs vivant, et à la possibilité de s'ouvrir à l'avenir au-delà des bornes étroites d'une vie individuelle. C'est ce qui fait le sens de l'enracinement, au-delà de la question purement territoriale. Les ultra-riches d'aujourd'hui sont, géographiquement, déracinés ; mais ils ont le privilège d'être très profondément inscrits dans des lignées. On parle à juste titre de dynasties, qui ont remplacé les généalogies aristocratiques. Les vrais déracinés n'ont pas de lieu à eux, mais ils sont également privés d'histoire : SDF, travailleurs précaires, étrangers sans papiers, migrants … Hier comme aujourd'hui, le droit d'aubaine créé un monde d'étrangers, d'esseulés, d'abandonnés, d'« épaves » comme on disait en droit médiéval. Pour vivre pleinement, il faut prendre place dans une chaîne, dans une logique de don et de réception, de passé et d'avenir. Proudhon ne défend pas aveuglément, bien entendu, l'héritage et ne le condamne pas non plus : il dénonce l'accaparement du droit d'hériter par une infime minorité.
Sur le plan de mémoire, la Révolution française n'aurait donc, là encore, rien changé…
Proudhon considère qu'une majorité de Français ont perdu la mémoire de leur état de servitude ancienne. Les trous béants du passé ont été comblés par l'espoir d'inaugurer, pour chacun, de nouvelles lignées de transmission. Ce n'est pas pour rien, sans doute, si la généalogie connaît un regain d'intérêt aujourd'hui. Les arbres généalogiques, cependant, ne disent pas tous, et surtout pas l'essentiel. Nous pouvons tomber sur des noms enregistrés, consignés. Mais nous ne saurons jamais qui étaient ces gens. Les registres mentionnent parfois la profession, mais pas le statut social. Vous ne verrez jamais marqué « serf » ! Les historiens contemporains, d'ailleurs, débattent pour savoir en quoi consistait au juste cette servitude, pour déterminer ce qui la distinguait de l'esclavage. Il y a une vraie obscurité sur ce point : les serfs descendaient-ils des esclaves romains ? Comment ? Quand ? Mon nom, Malabou, par exemple, est une énigme. Certains membres de ma famille ont pu en retracer l'existence assez loin, mais impossible de dire avec certitude d'où il vient. Il peut s'agir d'un nom très ancré dans le terroir (« difficile d'aller au bout »), donc un village paysan très éloigné. Ce qui renvoie plutôt au serf. Mais d'autres pensent que le nom est dérivé de l'arabe, et est lié à l'invasion du IXe siècle. Je suis entre l'aubain et le serf ! Et je ne pourrai vraisemblablement jamais trancher, comme beaucoup de Français.
Proudhon, lorsqu'il écrit, assiste à la prolétarisation des sociétés. Les choses n'ont-elles pas changé ?
Sur le papier, il y a certainement davantage de propriétaires. Mais il faut voir de quoi l'on est propriétaire ! Pensez aux constructions en zones périurbaines, dans des ensembles qui isolent complètement les gens – et souvent dans des matériaux de piètre qualité. Est-ce là quelque chose que l'on voudra transmettre ? Quand on regarde l'histoire de la propriété privée, celle-ci n'a pas vraiment été, pour les petites gens, un facteur d'émancipation. C'est plutôt le contraire. Il faut bien vivre quelque part et, pour ceux qui veulent posséder ce quelque part, l'accès à la propriété se fait en général dans le renoncement. Beaucoup de jeunes préfèrent aujourd'hui louer qu'acheter. Il y a aujourd'hui une véritable crise immobilière et une limitation sensible des crédits bancaires. Quant aux biens de consommation : nous en possédons sans doute plus, mais que valent-ils ? Rien, pour la plupart. Quand on perd ses parents, que l'on vide leur logement, que l'on fait expertiser les choses, on s'aperçoit vite que les trois quarts des objets n'ont aucune valeur, et ceux qui en ont peut-être sont bien souvent dépourvus de tout lien affectif. On hérite de très peu de choses. L'abondance apparente de biens masque la futilité, la liquidité des biens personnels. Il n'y a que la fortune, la fortune réelle, qui détermine le sens et l'effectivité de l'héritage.
Parmi les "déshérités" contemporains, vous revenez en particulier sur la situation des migrants…
Dans de nombreux pays, comme le Danemark, les biens des migrants sont confisqués. Nouvelle version du droit d'aubaine. Ce droit de confiscation n'est pas officiellement en vigueur en France. Néanmoins, dans la jungle de Calais par exemple, les tentes et les objets personnels des migrants sont détruits. Normalement, en droit, une tente est un domicile et personne n'est autorisé à le détruire. Dépouillés, les migrants sont coupés du temps. Impossible, pour eux, de se dire : j'avais ceci hier, j'aurai cela demain. C'est évidemment une manière d'exclure mais plus encore là encore de les priver de mémoire et par conséquent aussi de pouvoir.
Pour qualifier la condition des exclus de l'héritage, vous employez l'image de l'épavité. Pouvez-vous l'expliquer ?
L'épavité faisait partie de ces droits seigneuriaux liés au droit d'aubaine. Sous l'Ancien Régime, tout ce qui « échouait » sur le ban seigneurial revenait au seigneur – en particulier les épaves des navires fracassés sur le rivage. Mais rapidement, dans le droit médiéval, l'épave va en venir à désigner le bâtard (aussi qualifié de « mécru », de « méconnu »). Le statut d'objet est progressivement appliqué au sujet. Quand nous parlons d'une épave aujourd'hui, nous pensons souvent moins au navire lui-même qu'à quelqu'un qui, comme lui, se laisse couler.
Que reste-t-il dans cet état d'épave ?
Il existe un certain degré de dénuement en-deçà duquel il n'est plus possible de descendre. Tous les biens, toute la force ont été accaparés, volés. Que reste-t-il ? Soit l'épave est une déchéance totale, un pur rebut. Soit l'on peut considérer, comme Proudhon, que l'épave fait apparaître en négatif les limites de la propriété : l'épave symbolise ainsi le non-appropriable absolu. Ce qui demeure quand tout le reste a disparu. Ce n'est pas l'inaliénable de la dignité ou de la liberté. Ce non-appropriable procède d'une négation d'une profonde violence. Je pense que l'anarchisme est le mouvement politique qui interroge ce non-appropriable – ce que l'épave peut contenir de résistance et qui permet encore, en dépit de tout, de tenir debout. L'anarchiste dit : tu m'as tout pris, mais quelque chose est encore là. Je ne commande rien, je n'ai pas de commencement, je ne viens de rien ; mais je ne suis pas rien. Et ce « quelque chose » peut être une force, si elle devient collective. Une union de dépersonnalisations !
Il n'y a pas eu de Révolution, de Catherine Malabou, vient de paraître aux Éditions Rivages. 120 p., 20€, disponible ici.
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カトリーヌ・マラブー: 「1789年、私有財産制度は、廃止したと主張していたもの、つまり地役権を復活させた。」
フランス革命は起こりませんでした。これはカトリーヌ・マラブーが新作『革命はなかった』で断言していることだ。フランスにおける私有財産、権力、奴隷状態についての考察(Rivages、2024)。プルードンを再読すると、彼女は、伝達能力の永続的な排除が相続の特権を新たにしたと主張する。インタビュー。
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『財産とは何か』の著者ピエール=ジョゼフ・プルードン氏によれば、その理由は次のとおりです。 、フランス革命はなかったのですか?
カトリーヌ・マラブー:プルードンがどこから話しているのかを理解する必要があります。所有権とは何ですか? 1840年に出版されたこの論文は、ブザンソン・アカデミーによって議論のために提出された主題に対する応答である。子供の間での財産の分割。 »したがって、それは出生権の問題であり、すべての封建的権利と同様に革命中に廃止され、それが入り口となる。私有財産を確立した革命の後、フランス人は全員、独自の相続人になったのでしょうか?長子の権利は廃止されたのでしょうか?全員が所有者になる権限を与えられた場合、全員が相続したり遺贈したりできるでしょうか?正式には、平等の権利のため、そうです。しかし、プルードンは、実際には相続人はほとんどいないことを示しています。財産がないために相続できる人はほとんどいません。これは特にプロレタリアに当てはまります。プロレタリアは自分が生産した製品を買うことができず、生存条件の厳格な制限を超えて何も得ることができません。個人が血統、血統、真の社会的地位の一部となることを可能にする伝承や遺産は、彼にはアクセスできません。私有財産体制は、打倒すると主張していたものを復活させた。それは奴隷制度に終止符を打たなかったが、中世の法律における封建制度の特徴はまさに民事的無能力、すなわち伝達と継承の不可能である。
したがって、伝達と隷属は並行した問題なのでしょうか?
はい。アンシャン・レジームの下では、「テスト」(遺言書の作成)の禁止は隷属と同義でした。農奴 ( mainmorte の権利の対象、つまり死亡時に財産を譲渡できない)、ろくでなし (bastardy の権利の対象)、および外国人、棚ぼた者 (棚ぼたの権利の対象) は同じ条件を共有します。彼らの財産を相続するのは領主または王です。プルードンは、これら 3 つのカテゴリー (「奴隷状態」と呼ばれる) を関連付け、プロレタリアと同一視します。これを行うために、彼は「棚ぼた 的権利」という表現を多用し、伝達から排除されたすべての人々について語るためにそれを一般化しています。この名前には、この獣のすべての謎が含まれています。 »マルクスは、資本家による剰余価値の流用というこの言葉の経済的意味を非常によく分析しましたが、中世の棚ぼた税の政治的意味は分析していませんでした。
マルクスもプルードンを嘲笑しており、「財産は窃盗である」という有名な言葉がある。ひどく?
彼は、その盗難が何よりもまず記憶の盗難であることを理解していません。あたかも資本主義が、現実にその継続者である奴隷制を残酷に消去することによって前進したかのように。私がこの本を書いたのは、部分的にはプルードンをマルクスの皮肉から救うためでもあった。明らかに、経済分析の点では、プルードンはマルクスに匹敵することはできません。しかし、彼はこの問題の政治的、象徴的な意味をずっとよく理解していました。財産が彼の名前である窃盗は、単に物質的な強要の問題ではなく、記憶の窃盗です。革命後のフランスにおける奴隷制度とその持続の歴史を襲う記憶喪失。
どういう意味 ?
相続からの除外は系図の剥奪です。ピーター・サーリンズのような歴史家は、それを非常によく示しています。国民とみなされているという事実は、系図に登録されているという事実と切り離せないのです。私有財産と結びついた相続能力が貴族の血統に取って代わった。問題は、多くの人が貧困のために親族関係を剥奪されたままであることです。彼らの子供たちは何も所有していないため、子孫を構成しません。ある意味、私有財産は貴族の遺産と伝統の様式を再現したものである。したがって、長期間にわたって継承する、したがって社会構造に属し、血統の一部であるという象徴的な能力と、伝達する物質的な能力の間には非常に密接な関係があります。隷属は、その受託者であり、それを妨げられることなく享受したいと望む人の生涯において、自由に対して課せられる「単なる」体系的な制約ではない。それは、過去からの生きた遺産を受け取る可能性と関連しており、また、個人の人生という狭い限界を超えて、未来を切り開く可能性。これが、純粋に領土問題を超えて、根を張ることに意味を与えるものです。今日の超富裕層は地理的に故郷を追われています。しかし、彼らは血統に非常に深く刻まれているという特権を持っています。私たちは貴族の系図に取って代わられた王朝について正しく話しています。本当に故郷を追われた人々には自分の居場所がないだけでなく、歴史からも剥奪されています。ホームレスの人々、不安定労働者、不法滞在の外国人、移民…昨日も今日も、棚ぼたを手に入れる権利が、孤独で見捨てられた外国人の世界を生み出しています。中世の法律で言うところの「難破船」。十分に生きるためには、私たちは過去と未来の連鎖、授受の論理の中で自分の位置をとらなければなりません。もちろん、プルードンは相続をやみくもに擁護するわけではありませんし、それを非難するわけでもありません。ごく少数による相続の権利の独占を非難しています。
したがって、記憶という点では、フランス革命は再び何も変わっていないことになる...
プルードンは、フランス人の大多数が以前の奴隷状態の記憶を失っていると考えている。過去にぽっかり空いた穴は、すべての人のために新しい感染経路を開始するという希望によって埋められてきました。今日、系図が新たな関心を集めているのは当然のことです。しかし、家系図はすべてを伝えているわけではなく、特に本質的な部分を伝えているわけではありません。登録され、記録された名前を見つけることができます。しかし、これらの人々が誰であるかを知ることは決してありません。登記簿には職業については記載されていることもありますが、社会的地位については記載されていません。 「農奴」というマークが付いているのを見ることは決してありません。さらに、現代の歴史家は、この奴隷制が正確に何で構成されているかを知り、奴隷制と何が区別されるかを決定するために議論しています。この点については本当に曖昧な点がある。農奴はローマの奴隷の子孫だったのだろうか?どうやって ?いつ ?たとえば、私の名前、マラブーは謎に包まれています。私の家族の何人かは、その存在をかなり昔に遡ることができましたが、それがどこから来たのかを確信を持って言うことは不可能です。非常に地域に根ざした名前(「わざわざ行くのが難しい」)、したがって非常に遠い農村である可能性があります。これはむしろ農奴を指します。しかし、この名前はアラビア語に由来し、9世紀の侵略に関連していると考える人もいます。私は棚ぼたと農奴の間にいます!そして、多くのフランス人と同じように、私もおそらく決して決断することはできないでしょう。
プルードンは執筆する際、社会のプロレタリア化を目の当たりにします。状況は変わっていませんか?
机上では、所有者は確かにもっと多くなります。しかし、自分が何を所有しているのかを確認する必要があります。都市近郊地域での建設、人々を完全に隔離する開発で、多くの場合低品質の資材を使用する建設について考えてみましょう。これは私たちが伝えたいことなのでしょうか?私有財産の歴史を見ると、一般の人々にとって、私有財産は実際には解放の要素ではありませんでした。それはまったく逆です。あなたはどこかに住まなければなりません、そして、それをどこかで所有したい人にとって、財産へのアクセスは通常、放棄によって達成されます。今日の若者の多くは、購入するよりもレンタルすることを好みます。現在、不動産危機があり、銀行融資が大幅に制限されています。消費財については、間違いなくもっとたくさんありますが、それらの価値は何でしょうか?ほとんどの場合、何もありません。両親を亡くし、家を空けて物を鑑定してもらうと、物の4分の3には価値がなく、おそらく価値があるものには何の感情的なつながりもないことがすぐにわかります。私たちが受け継ぐものはほとんどありません。見かけ上の物品の多さは、個人の物品の無益さ、流動性を覆い隠します。相続の意味と有効性を決めるのは、ただ運、本当の運だけです。
現代の「廃嫡者」の中で、あなたは特に移民の状況に戻ります...
デンマークなど多くの国では、移民の財産は没収されている。まさにお買い得の新バージョン。この没収の権利はフランスでは正式に施行されていません。しかし、例えばカレーのジャングルでは、移民のテントや私物が破壊されています。通常、法律では、テントは家であり、誰もそれを破壊することは許可されていません。剥ぎ取られ、移民たちは時間から切り離されてしまう。 「昨日これを食べた、明日はこれを食べるだろう」と彼らが自分自身に言うことは不可能です。それは明らかに排除する方法ですが、それ以上に彼らの記憶を奪い、したがって権力も奪う方法です。
相続から除外された人々の状態を説明するには、荒廃のイメージを使用します。説明してもらえますか?
この難破船は、棚ぼた的権利に関連するこれらの領主権の一部でした。アンシャン・レジームの下では、領主の禁令で「流れ着いた」もの、特に海岸に衝突した船の残骸はすべて領主に返還された。しかしすぐに、中世の法律では、難破船はろくでなし(「信じられない」、「不明」とも表現される)を指すようになりました。オブジェクトのステータスが徐々に対象に適用されます。今日、難破船について話すとき、私たちは船そのもののことよりも、沈没を許した彼のような人物のことを考えることがよくあります。
この残骸の状態には何が残っているのでしょうか?
ある程度の剥奪が存在し、それを下回るともはや降りることはできません。すべての物品、すべての武力が独占され、盗まれました。何が残っていますか?難破船は完全な衰退か、純粋な廃棄物のどちらかです。プルードンのように、難破船は財産の限界を否定的な方法で明らかにしていると考えることもできます。つまり、難破船は絶対に不当なものを象徴しているのです。他のすべてがなくなったときに残るもの。それは尊厳や自由が奪うことのできないものではありません。この不当性は、深刻な暴力の否定から生まれます。アナーキズムとは、この不当な問題、つまり抵抗の残骸に何が含まれ得るのか、そしてあらゆることがあってもなお立ち上がることを可能にするものに疑問を投げかける政治運動であると私は考えています。アナーキストは言う:あなたは私からすべてを奪ったが、何かがまだそこにある。私は何も命令しません、私には始まりがありません、私は無から生まれます。しかし、私は何もないわけではありません。そして、この「何か」が集合体になれば、大きな力となるのです。離人症の結合!
カトリーヌ・マラブー著『革命はなかった』が、Éditions Rivages から出版されました。120 ペンス、20 ユーロ、こちらから購入できます。
https://www.philomag.com/articles/catherine-malabou-en-1789-le-regime-de-propriete-privee-reinstitue-ce-quil-pretendait
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それを非常によく示しています。国民とみなされているという事実は、系図に登録されているという事実と切り離せないのです。私有財産と結びついた相続能力が貴族の血統に取って代わった。問題は、多くの人が貧困のために親族関係を剥奪されたままであることです。彼らの子供たちは何も所有していないため、子孫を構成しません。ある意味、私有財産は貴族の遺産と伝統の様式を再現したものである。したがって、長期間にわたって継承する、したがって社会構造に属し、血統の一部であるという象徴的な能力と、伝達する物質的な能力の間には非常に密接な関係があります。隷属は、その受託者であり、それを妨げられることなく享受したいと望む人の生涯において、自由に対して課せられる「単なる」体系的な制約ではない。それは、過去からの生きた遺産を受け取る可能性と関連しており、また、個人の人生という狭い限界を超えて、未来を切り開く可能性。これが、純粋に領土問題を超えて、根を張ることに意味を与えるものです。今日の超富裕層は地理的に故郷を追われています。しかし、彼らは血統に非常に深く刻まれているという特権を持っています。私たちは貴族の系図に取って代わられた王朝について正しく話しています。本当に故郷を追われた人々には自分の居場所がないだけでなく、歴史からも剥奪されています。ホームレスの人々、不安定労働者、不法滞在の外国人、移民…昨日も今日も、棚ぼたを手に入れる権利が、孤独で見捨てられた外国人の世界を生み出しています。中世の法律で言うところの「難破船」。十分に生きるためには、私たちは過去と未来の連鎖、授受の論理の中で自分の位置をとらなければなりません。もちろん、プルードンは相続をやみくもに擁護するわけではありませんし、それを非難するわけでもありません。ごく少数による相続の権利の独占を非難しています。プルードンは、フランス人の大多数が以前の奴隷状態の記憶を失っていると考えている。過去にぽっかり空いた穴は、すべての人のために新しい感染経路を開始するという希望によって埋められてきました。今日、系図が新たな関心を集めているのは当然のことです。しかし、家系図はすべてを伝えているわけではなく、特に本質的な部分を伝えているわけではありません。登録され、記録された名前を見つけることができます。しかし、これらの人々が誰であるかを知ることは決してありません。登記簿には職業については記載されていることもありますが、社会的地位については記載されていません。 「農奴」というマークが付いているのを見ることは決してありません。さらに、現代の歴史家は、この奴隷制が正確に何で構成されているかを知り、奴隷制と何が区別されるかを決定するために議論しています。この点については本当に曖昧な点がある。農奴はローマの奴隷の子孫だったのだろうか?どうやって ?いつ ?たとえば、私の名前、マラブーは謎に包まれています。私の家族の何人かは、その存在をかなり昔に遡ることができましたが、それがどこから来たのかを確信を持って言うことは不可能です。非常に地域に根ざした名前(「わざわざ行くのが難しい」)、したがって非常に遠い農村である可能性があります。これはむしろ農奴を指します。しかし、この名前はアラビア語に由来し、9従来のプルードンの経済学研究は、その多くがスミスやマルクス研究をベースにしていた。こ. れにより、彼の経済学は商品交換経済を対象とするものと長らく解釈されてきた。
2007/3/30 -droit d'aubaine〔他国者の遺産没収権〕は存在したが、この法は国内で死去した外国人に相続者が. いない場合にのみ適用された。さらに、パスポートの ...
著作. ○貧困の哲学ピエール=ジョゼフ・プルードン著 ; 斉藤悦則訳平凡社 2014 平凡社ライブラリー, 820-821 上 , 下○プルードン・セレクション
未指定:aubaine
§3:万民法(Le droit des gens)19. その進展について。外国人の国民への同化。北 ... 『戦争と平和』において、プルードンは自然権(droit naturelle)という ...
未指定:aubaine
エヴァビティ
語源
- →見る難破
歴史的証明
- (16世紀)エスパヴィテ。—(ランドル・コトグレイブ)
一般名
特異な | 複数形 |
---|---|
エヴァビティ | シェッド |
\e.pa.vi.te\ |
Evavité \e.pa.vi.te\ 女性
- (シーアファル法) 外国人の財産が、彼の死時に、最高正義の主に戻る権利。
Lettres du roy par lesquelles il mande au collecteur, pour luy, des morte-mains, formariages et épaves, de donner mainlevée de la saisie qu’il avoit faite, sous prétexte d’épavité, des biens de certains chanoines et chapelains.
— (Pierre Varin, Archives administratives de la ville de Reims, Crapelet, 1843)私たちはヴィトリーの習慣で「貴族にはエヴァヴィテではありません。それは、ドイツ、ブラバント、ロレーヌ、および王国以外の他の国々に住む貴族の先住民が、亡くなった両親を継承すると聞くべきものです。」—(
フランソワ・ローラン、国際民法、出版社ブリュイラン・クリストフ、1880年)
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